On cherche dans le détail. Pas dans le boulot. Dans le détail. On, on dit pas on. On cherche dans le détail. On cherche particulièrement le détail qui permettrait d'entrer plus à fond dans le détail. On cherche bêtement le détail. Le détail dans un visage, dans une photographie de rue de Los Angeles où des étoiles sont imprimées sur les trottoirs. On cherche les
détails
par exemple on cherche les détails dans les trottoirs que l'on voit dans la photographie de Los Angeles. On pense souvent à Los Angeles, parce que, Grosso Modo, on regarde beaucoup de séries qui se déroulent à Los Angeles. Même si on n'y a jamais mis les pieds. On cherche des détails, là où il n'y en a pas.
On cherche des détails quand on s'ennuie à l'école, qu'on ne veut plus croiser le regard de l'instituteur, qu'on souhaite s'ennuyer à sa façon. On cherche le détail dans le papier blanc de son cahier, les
creuvasses, les ombres, les taches en pensant: "Même les usines elles font des erreurs". On cherche le détail, parfois trop , on finit par chercher les détails qu'on déteste. On regarde ce gros dans le train qui renifle et qui a les lèvres humides
et pateuses. On cherche le détail. On pense au dégoût que l'on ressent en le voyant. On cherche le détail. On ne dit pas "on", "on" c'est vulgaire. On cherche le détail dans le texte de l'écrivain. On cherche les fautes dans son texte, pour dire, "oula l'écrivain, il fait des fautes d'orthographe et tout".
Andy Verol
Le 23/03/2006