La Sœur de l’Ange, n°5 (printemps 2007) - « À quoi bon résister ? », éd. Le Grand Souffle.
Elle nous avait laissés il y a quelques mois sur un numéro céleste. La Sœur de l’Ange nous revient - toujours au sommet de sa forme - avec un ambitieux : « À quoi bon résister ? ».
La cinquième livraison de cette revue placée sous les astres a priori inconciliables de Lautréamont et de Pascal tient toutes ses promesses : hors-dossier, au milieu d’articles critiques très fouillés, on trouvera des textes vifs (lettres et témoignages), des classiques revisités (Shakespeare, H.D. Thoreau), des portraits (le poète caribéen René Depestre) et toujours un « Cahier Le Grand Jeu » qui présente des écritures contemporaines animées par l’esprit du « simplisme » cher à René Daumal.
Au fil d’un dossier très dense et d’une réelle amplitude, c’est sans parti pris idéologique univoque que La Sœur de l’Ange interroge les modalités du « résister », avec le souci de démasquer les impostures et de dépasser l’acception politique auquel le terme est souvent circonscrit. De résistance politique il est bien sûr question grâce aux textes de Paolo Virno et de Toni Negri, les deux néo-marxistes italiens exposant des idées sensiblement divergentes sur la capacité de la « multitude » à organiser une résistance efficace contre un Empire tentaculaire au centre névralgique illocalisable. À quoi bon résister, à l’heure où l’Homme - dont la vie nue est totalement exposée par une politique ayant fait du contrôle du vivant un enjeu majeur - est contraint de lutter pour simplement « endurer » la vie dans ce lieu dramatiquement symbolique qu’est devenu le camp de réfugiés, à la périphérie de la communauté ? C’est la question posée par Alain Brossat dans un article riche, librement inspiré par les écrits de Giorgio Agamben.
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