Hirsute, les expressions libres et énervées
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Hirsute, les expressions libres et énervées

Internet est essentiellement la possibilité des rencontres entre des êtres/néants, généralement effrayés par les colères, bouleversés par la liberté et terrorisés par les violences verbales... Ne cherchons pas à écrire.
 
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 A quoi bon résister ?

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MessageSujet: A quoi bon résister ?   A quoi bon résister ? Icon_minitimeSam 16 Juin - 3:31

La Sœur de l’Ange, n°5 (printemps 2007) - « À quoi bon résister ? », éd. Le Grand Souffle.


Elle nous avait laissés il y a quelques mois sur un numéro céleste. La Sœur de l’Ange nous revient - toujours au sommet de sa forme - avec un ambitieux : « À quoi bon résister ? ».
La cinquième livraison de cette revue placée sous les astres a priori inconciliables de Lautréamont et de Pascal tient toutes ses promesses : hors-dossier, au milieu d’articles critiques très fouillés, on trouvera des textes vifs (lettres et témoignages), des classiques revisités (Shakespeare, H.D. Thoreau), des portraits (le poète caribéen René Depestre) et toujours un « Cahier Le Grand Jeu » qui présente des écritures contemporaines animées par l’esprit du « simplisme » cher à René Daumal.
Au fil d’un dossier très dense et d’une réelle amplitude, c’est sans parti pris idéologique univoque que La Sœur de l’Ange interroge les modalités du « résister », avec le souci de démasquer les impostures et de dépasser l’acception politique auquel le terme est souvent circonscrit. De résistance politique il est bien sûr question grâce aux textes de Paolo Virno et de Toni Negri, les deux néo-marxistes italiens exposant des idées sensiblement divergentes sur la capacité de la « multitude » à organiser une résistance efficace contre un Empire tentaculaire au centre névralgique illocalisable. À quoi bon résister, à l’heure où l’Homme - dont la vie nue est totalement exposée par une politique ayant fait du contrôle du vivant un enjeu majeur - est contraint de lutter pour simplement « endurer » la vie dans ce lieu dramatiquement symbolique qu’est devenu le camp de réfugiés, à la périphérie de la communauté ? C’est la question posée par Alain Brossat dans un article riche, librement inspiré par les écrits de Giorgio Agamben.
Que reste-t-il de la vie, quand la terre meurt et que le corps tout entier est mobilisé contre la mort qui s’infiltre pores après pores, se demande (aurélien réal) ? Résister... mais à quoi ? Parce que trop d’engagements paient rançon aux « puissances du temps », Françoise Bonardel convoque Artaud et Bataille pour rappeler pertinemment toute l’ambivalence de la figure du résistant : résister, c’est aussi savoir se tenir à distance des Mouvements qui - tout parallèles qu’ils soient - jettent inévitablement l’homme sur des rails ; résister, n’est-ce pas plutôt renouer avec quelque promesse jadis faite à l’être, et qui constitue le cœur du Sacré ? Comment résister de tout son corps aux diktats de la société de consommation sinon par l’abstinence ?
C’est à une autre forme de « lâcher prise » que nous invite le texte nietzschéen de Yannis Constantinidès : à quoi bon se fatiguer dans une posture purement défensive, les combattants ne puisent-ils pas leur force du nécessaire « repos du guerrier » ? Savoir dire non... Peut-on pour autant rêver d’une résistance intransitive ? Car résister, c’est bien plus qu’émettre une opinion dissidente, c’est mobiliser le corps et l’esprit tout entier : répondre à l’appel de la Vérité, nous dit Thibaud Collin dans un texte très peu politiquement correct qui fera certainement grincer quelques dents... Ainsi, il est assez peu question d’ « engagement » au sens sartrien dans ce numéro, mais plutôt d’une relation substantielle entre l’art et la vérité, entre la vérité et la vie.
L’énergie créatrice d’artistes tels Guillevic, Manach, Borges ou Beckett, mais aussi le méconnu G. Henein, n’a-t-elle pas éprouvé au fond d’elle-même la décomposition à l’œuvre dans une société malade, dans un corps, dans la Nature, et ainsi défié la mort ? Ici le poète apprend à se taire (J.-Y Vallat), là il se tient à la verticale du réel (G. Garnier Duguy), ailleurs il ose lancer l’Espérance à la face de tous les nihilismes (J.-L. Cloët)... Dans sa « lettre à La Sœur de l’Ange », aussi drôle qu’essentielle, Thierry Maré revient sur sa tentative d’apprivoiser une langue (le japonais) qui lui résiste, et ne manque pas de souligner - en un parallèle avec sa confiscation à des fins politiques - que la langue est le théâtre de tous les combats.
De l’art pugilistique au corps-à-corps avec la langue, La Sœur de l’Ange décline un « résister » qui touche aussi bien à l’intime qu’à l’universel, enjambant les distinctions entre art, vie et politique.
Un numéro passionnant à découvrir sans tarder !

A.F.

La suite ici: http://www.le-mort-qui-trompe.fr/article169
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